Le 30 mars dernier, le Premier ministre a adressé aux membres du Gouvernement et aux préfets une circulaire relative à l’exécution des contrats de la commande publique dans le contexte actuel de hausse des prix de certaines matières premières.
Par cette circulaire publiée 1er avril, le Premier ministre demande aux acheteurs de l’Etat de mettre en œuvre les leviers juridiques permettant d’atténuer les effets des aléas économiques affectant certaines matières premières, notamment le gaz et le pétrole, dans l’exécution des contrats publics et d’aider les entreprises à poursuivre l’exécution des contrats dont l’équilibre financier serait bouleversé par la dégradation des conditions économiques.
Il rappelle notamment que les contrats peuvent être modifiés lorsque les conditions techniques de leur exécution doivent être aménagées pour faire face à ces circonstances imprévisibles, mais qu’il n’est pas possible de renégocier uniquement les prix par avenant.
En revanche, si le principe de continuité du service public exige que le cocontractant poursuive l’exécution du contrat sans modification des clauses contractuelles, il est possible de faire jouer la théorie de l’imprévision qui permet d’indemniser le cocontractant au titre des charges extra-contractuelles qui entraînent un bouleversement de l’équilibre du contrat. A cet égard, la circulaire apporte des précisions utiles sur les modalités de calcul et de versement de l’indemnité.
Par ailleurs, comme cela avait déjà été demandé dans une précédente circulaire de juillet 2021, les acheteurs sont invités à ne pas appliquer les pénalités contractuelles tant que les titulaires sont dans l’impossibilité de s’approvisionner dans des conditions normales.
Enfin, Jean Castex insiste sur l’obligation prévue par le code de la commande publique de conclure des marchés à prix révisables lorsque les parties sont exposées à des aléas majeurs du fait de l’évolution raisonnablement prévisible des conditions économiques pendant la durée d’exécution des prestations et demande aux acheteurs de ne pas insérer de clauses butoirs ou de sauvegarde dans leur cahiers des charge.